« Le paysage peut emporter tous tes chagrins »… c’est une des nombreuses phrases essentielles dans ce film ! Si vous aimez la nature et la littérature, alors précipitez-vous au cinéma voir Seule la terre est éternelle, un documentaire vraiment très émouvant sur l’écrivain Jim Harrison réalisé par Adrien Soland et François Busnel (qui a la grande classe de ne pas apparaître, ni visuellement ni vocalement). La nature, c’est la nature profonde et fracassante, celle des grands espaces, des ciels, des plaines et montagnes à perte de vue, ce sont toutes ces grandes étendues… on est emporté dans un grand voyage américain à travers le Montana, où l’on retrouve un monde resté complètement sauvage, ce qui nous rassure. Ainsi dans certains endroits du monde, notre terre est encore aussi belle que brute, intacte, sans les dégâts de l’humanité, d’où le choix du titre peut-être ? L’écrivain lui-même, depuis toujours, se console sur ses grands territoires vierges qui le réparent et le réconcilient avec les humains. Très essoufflé et abîmé d’avoir tant fumé, bu, et brûlé la vie par les deux bouts, Harrison au bout de son existence est bouleversant. Il est surtout un des plus grands écrivains américains qui apparaît pourtant comme un homme simple, sans argent, presque pauvre, rural, authentique et sans aucun artifice, même pas celui de faire réparer ses dents… on est loin de Saint-Germain-des-Prés ! Dans une nature aussi géante, seul un géant peut occuper une telle place… Jim Harrison est mort le 26 mars 2016 dans sa maison en Arizona en écrivant son dernier livre La fille qui aimait les arbres. Ce jour-là alors il est devenu les rivières, le vent, les pierres, les oiseaux, les arbres et les grands espaces…

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