En partie grâce à des chercheurs qui se sont récemment penchés sur la question et ont été médiatisés, on entend souvent parler en ce moment du « blob »… alors kesako ? On veut savoir chez Marseille Vert !! Au prime abord cela ressemble un peu à une matière visqueuse sortie tout droit d’un film d’horreur ou d’un magasin de farces et attrapes dégoûtantes ! Il n’en est rien : c’est une étrange créature, inclassable dans le règne animal et sans cerveau mais capable de penser. Ni animal, ni plante, ni champignon le « physarum polycephalum » de son vrai nom scientifique, est un règne à lui seul et à part entière : une étrange créature, gluante et rampante que les anglo-saxons classent dans la catégorie des « slime molds » soit des « moisissures gluantes ». Présente sur Terre depuis plus de 500 millions d’années, le blob vit dans les sous-bois des régions tempérées. C’est une unique cellule géante qui contient des milliers de noyaux et peut s’étendre sur plusieurs mètres carrés et même se déplacer dans son environnement à une vitesse de 5 cm par heure. Dernièrement des biologistes français issus du Centre de recherches sur la cognition animale de Toulouse ont démontré qu’ils sont intelligents ! En effet bien que dépourvu de cerveau, le blob peut apprendre de ses expériences et s’adapte au changement : ainsi les chercheurs lui ont appris à ignorer des substances répulsives mais inoffensives comme le sel, le café ou la quinine pour atteindre sa nourriture. La cellule a donc appris à ne plus craindre une substance inoffensive après y avoir été confrontée à plusieurs reprises. « Ce processus est appelé habituation, le fait d’apprendre à ignorer un stimulus que l’on n’aime pas », précise Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS à Toulouse. Au bout de deux jours sans contact avec la substance amère, le blob retrouve son comportement initial de méfiance. « C’est la première fois que l’on prouve qu’un organisme unicellulaire est capable d’apprentissage, déclarait Romain Boisseau (un autre chercheur en biologie), cela prouve que l’apprentissage ne nécessite pas forcément de système nerveux (neurones, cerveau) ». Poursuivant cette expérience, les chercheurs se sont aperçus que le blob pouvait transmettre ses apprentissages en utilisant un méthode singulière : il fusionne avec un congénère pour lui transmettre son savoir. Aussi les blobs « expérimentés » ont pu apprendre aux blobs « naïfs » que cette substance comme le sel dont ils ont naturellement une forte aversion était inoffensive, ce dont les autres blobs ont rapidement pris acte… Pour finir sachez que le « blob » peut être domestiqué : Audrey en élève elle-même un en laboratoire. Envie d’adopter une petite moisissure de compagnie ?

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