Author archives: Agnès Olive

Elisabeth Pierre : transmettre le goût de la bière artisanale

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Elisabeth Pierre est zythologue… qui connaît ce mot ? Allez, on vous aide : « vient du grec zythos qui veut dire orge »… Voilà, Elisabeth est spécialiste en bières !! Un métier hors du commun, surtout des femmes… D’ailleurs rien ne prédestinait cette ancienne prof de latin et grec, reconvertie dans le journalisme et le marketing à « tomber » dans la bière ☺ Le déclic, elle l’a eu dans une brasserie alors qu’elle sent l’odeur de malte : sa madeleine de Proust ! Lui revient alors en mémoire vive, forte, une visite d’une brasserie qu’elle avait faite avec le Collège à Sochaux, elle a comme des flashs incroyables, les cuves, la fermentation… bref, nous, on appelle ça « les signes du destin » ou quand le ciel vous envoie un petit coup de pouce pour vous aider à trouver votre chemin !! Depuis la dame est devenue « the biérologue » en France : un métier qu’elle a totalement inventé, créé de toutes pièces, du sur-mesure, et tout autour de la bière : elle écrit, tient un blog, elle est critique, experte, sommelière et formatrice professionnelle. « J’exerce le métier de transmission de la connaissance de la bière artisanale » précise-t-elle. C’est en 2005 qu’elle s’est installée à son compte. Au début, elle a commencé à faire des dégustations pour se faire connaître mais c’est en 2014 quand elle publie Le Guide des Bières chez Hachette qu’elle rencontre le public. Aujourd’hui tout le monde sait qu’elle est un véritable puits de science en la matière… pourtant Elisabeth reste toute simple, très gentille et surtout humaine : « J’adore découvrir de nouvelles petites brasseries locales, mais il y a toujours des gens derrière les produits, des histoires, je suis incapable de parler d’une bière si je n’ai pas rencontré le brasseur » confie-t-elle, et j’ai la chance de rencontrer souvent des gens passionnés et passionnants, alors quand j’aime une bière je n’ai qu’une envie c’est de la faire découvrir, de la porter » ! Elisabeth s’intéresse aussi à ce qu’il y a autour de la production de la bière, elle est particulièrement sensible au circuit-court : « J’apprécie beaucoup les brasseurs de terroir qui s’engagent dans une économie circulaire, ce n’est pas le label Bio le plus important, c’est où ils achètent leurs céréales : Bio à l’autre bout du monde ou en agriculture raisonnée à côté de chez eux » ? Nous avons découvert grâce à elle qu’il existe des fermiers brasseurs : ce sont des agriculteurs, des exploitants agricoles, qui produisent leurs céréales et ont aussi leur propre brasserie. Il y a même des gens qui font des crackers avec les drêches qui normalement partent au recyclage pour les agriculteurs du coin !! « Ce qui est important c’est de créer et de développer des filières locales autour de la bière » ajoute-t-elle… Les brasseries indépendantes sont en plein essor en France : il y en avait 30 en 1988, 300 en 2005 et il y en a pas moins de 1 200 aujourd’hui !! Tant mieux, tout cela va dans le bon sens : une production locale et artisanale, un travail qui respecte les hommes et la planète… tout ce qu’on aime chez Marseille Vert !! Et avec une ambassadrice comme Elisabeth Pierre, les brasseries industrielles n’ont plus qu’à bien se tenir.

lepotiron.fr : plateforme pour troc de légumes

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C’est Luc Page installé à Rheu, près de Rennes, qui a eu cette bonne idée : un passionné de jardin qui entretient quotidiennement son potager et nourrit sa famille avec, mais les surplus qu’il avait quelquefois lui ont donné envie de les offrir ou de les échanger avec d’autres jardiniers… et le potiron était né ☺ « Nous entretenons des relations très amicales entre jardiniers, nous aimons nous faire visiter nos jardins et échanger nos légumes et astuces » explique-t-il. Mais la plateforme n’est pas réservée aux jardiniers, elle permet de mettre en relations aussi les particuliers avec les jardiniers. Le but c’est d’éviter que le surnombre soit jeté ou parte au compost car de fait, la plupart des fruits et légumes poussent tous en même temps et lorsque les productions dépassent la consommation familiale, certains jardiniers qui ne souhaitent ni congeler ni conserver peuvent ainsi écouler leur récolte en échangeant contre d’autres produits. Ainsi une personne a trop de pommes dans son jardin et peut échanger une partie contre les blettes du jardin d’un voisin !! C’est simple mais il fallait y penser, comme toujours… « Outre le troc de fruits et légumes, le site permet aux utilisateurs de consommer local, d’échanger des savoir-faire et des petits secrets de jardin » précise le fondateur. Mais c’est aussi tout simplement un formidable facilitateur de rencontres autour de la nourriture, de la terre, de l’agriculture, de la vie quoi !… Le site est pour l’instant totalement gratuit et les professionnels peuvent aussi vendre leur production (à des prix du coup super intéressants). Lancée en mars de cette année, la plateforme compte presque déjà 580 jardins dans toute la France, un chiffre qui ne cesse d’augmenter !!

www.lepotiron.fr

L'Escargot Anglais qui ramasse les déchets est rentré !!!

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On ne présente plus Edmund Platt à Marseille… ni dans la France entière !! Notre anglais marseillais préféré n’en avait pas assez de ramasser les déchets sauvages dans les rues de Marseille et de faire de la sensibilisation toute la journée… il est parti 3 mois faire le tour de France pour ramasser et sensibiliser sur tout le territoire ! Depuis le 29 juin dernier, il était sur les routes françaises et vient de rentrer dans sa ville au début du mois d’octobre : en pleine forme et plus motivé que jamais. Comment résumer l’aventure en 3 mots ? Ceux qui reviennent le plus souvent dans sa bouche : liberté, rencontre, partage. « Il faut renoncer à la stabilité, mais j’aime tellement la liberté ! » dit-il avec son beau sourire large et franc. Il a parcouru 8 000 kilomètres en stop en 90 jours, sponsorisé en vêtements par Patagonia (superbe marque de sport écolo à découvrir aux Voûtes de la Major à Marseille – Le Lama Blanc) et en argent par Carrefour mais il n’avait pas plus de 15 euros par jour à dépenser… Bien sûr il a dormi chez l’habitant le plus souvent mais quelquefois pas d’hôte… alors il finissait sur des terrains de foot avec son hamac. Il raconte : « C’était dingue, dès le premier jour, je suis parti de la Joliette à 13 heures, j’ai été pris en stop par un syrien chauffeur livreur de kebab, puis plus tard par des ch’tis forains qui montaient des petits trains pour les enfants, pour finir par arriver dans les Corbières chez Maxime qui m’attendait : un fan de 1 Déchet par Jour qui suivait mon projet sur les réseaux sociaux et m’avait contacté pour m’offrir le gîte et le couvert ». Ainsi il a passé trois mois dans toutes les villes de France et de Navarre à faire ce qu’il fait à Marseille depuis deux ans : demander aux uns de ne plus jeter leurs déchets par terre et inciter les autres à les ramasser, pour notre planète, pour l’amour de notre planète !! Une formidable aventure, que des belles rencontres, avec des gens qui dans l’ensemble ont été très généreux… oubliés les moments de galère où il attend des heures parce que personne ne s’arrête, il se souvient plutôt du meilleur : « La plupart du temps les gens me déposaient exactement là où je voulais aller » ! Un jour il pique-nique avec des SDF devant le Palais de Justice à Strasbourg, un autre il dort chez un richissime banquier luxembourgeois ou déjeune avec la Ministre de l’environnement du Luxembourg !! Pour lui, c’est ça la vraie vie : vivre tous les instants présents tels qu’ils arrivent, tels qu’ils se présentent, mais attention pas n’importe comment : en accomplissant sa mission et en portant haut et fort sa bonne parole : « On ramasse un déchet par jour » ! Bravo Eddie, Mère Nature te remercie ☺

Velcorex : du jean avec de l’ortie

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Pierre Schmitt, le patron de Velcorex-Matières Françaises (un groupe textile alsacien) explique que pour faire un jean en coton il faut entre 5 000 et 10 000 litres d’eau !! Une aberration écologique… sans compter que entre 30 et 50 % des pesticides sur la planète sont utilisés pour la culture du coton !! Et pourtant il existe aujourd’hui des textiles naturels… la preuve avec l’ortie ! Cette mauvaise herbe pourrait bien révolutionner l’industrie du textile et du jean… D’après le professionnel, elle nécessite très peu d’eau, pas de pesticides ni d’entretien et on peut créer un tissu aussi solide qu’écologique. En fait ce n’est pas tellement une invention parce qu’avant le coton, l’ortie était avec le chanvre et le lin, couramment utilisée pour faire du tissu, il s’agit seulement de remettre la matière au goût du jour… La marque a profité du Salon Première Vision pour présenter son premier pantalon 100 % ortie. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le tissu ne pique pas, puisque ce sont les tiges et non les feuilles qui sont utilisées lors de la fabrication, heureusement ☺ Mais avant de voir naître une production de masse de jeans en ortie, encore faut-il trouver des producteurs de la plante et recréer les métiers de transformation de la plante en tissu… mais l’entrepreneur est optimiste et prévoit de commercialiser ses premiers vêtements en ortie dès l’année prochaine. L’entreprise jusqu’ici vend ses tissus de luxe (velours, soie) à des marques haut de gamme comme Agnès B, Hugo Boss, Armani ou Max Mara… On peut compter sur son professionnalisme pour nous faire une belle ligne de vestes et de pantalons en jean, écolos et à la mode !!

Djokovic : les Restos du Coeur version veg !

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Novak Djokovic, le numéro mondial du tennis qui est passionné de cuisine et végétarien depuis des années (comme quoi on peut être végétarien et un des plus grands sportifs de tous les temps !!), n’est pas seulement un grand champion : il a aussi un gros cœur ☺ Il a annoncé l’ouverture d’un troisième restaurant végétarien après Belgrade et Monaco (Eqvita) cette fois en Serbie, dans son pays, mais un restaurant végétarien un peu particulier puisqu’il sera gratuit ! « J’ai gagné assez d’argent pour nourrir toute la Serbie » a confié le tennisman. Aujourd’hui c’est une façon pour lui de remercier ses fidèles compatriotes qui l’ont tellement soutenu… Il crée ainsi une sorte de « Resto du cœur » à la Serbe qui sera ouvert aux gens précaires, à ceux qui sont dans le besoin et aux sans-abris. Il veut offrir une alimentation saine à des gens pauvres qui n’y ont pas souvent accès : « Pourquoi de la nourriture gratuite ? L’alimentation est le combustible auquel j’attribue toute ma réussite. De toutes les choses que j’ai expérimentées dans ma vie de sportif, une alimentation saine est ce qui m’a le plus changé » ajoute « Djoko » comme on le surnomme ! Encore plus intéressant : le restaurant sera ouvert à tout le monde, les personnes en situation de précarité seront mélangées avec « Monsieur tout le monde » dans une ambiance chaleureuse, ceci pour éviter d’isoler encore plus des gens qui le sont déjà bien assez… On est complètement fan chez Marseille Vert de ce sportif qui non seulement se fait le porte-parole depuis longtemps d’une alimentation plus saine et végétarienne dans des milieux souvent réfractaires mais aujourd’hui ajoute à cela une grande générosité. On dit Bravo champion !!

Des bouteilles en plastique biodégradables et compostables !

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La bouteille en plastique c’est la pire idée qu’on ait jamais eue !! Il paraît que plus de 22 000 tonnes de plastique issu de l’industrie pétrochimique finissent chaque jour dans les océans du monde !! C’est dingue. Il n’y a pas d’autre mot. On pourrait interdire leur production, ce serait l’idéal, puisque ça ne sert à rien, exactement comme on va le faire pour la vaisselle en plastique… mais bon les lobbies ne sont pas prêts on dirait ☺ Alors en attendant on cherche de nouvelles idées… et en voilà une géniale : Nicolas Moufflet à Saintes, en Charente-Maritime, a créé des bouteilles en plastique végétal 100 % biodégradables, compostables et recyclables à l’infini. Cet ingénieur de 41 ans est à la tête de Lyspackaging, une entreprise fondée en 2015 qui commercialise bouteilles et flacons « sans une seule goutte de pétrole » ! Le procédé, breveté et secret, reste pour l’heure, dit-on, unique au monde. On sait seulement que l’inventeur a choisi la bagasse, le déchet de la canne à sucre qui a des propriétés bien étonnantes : « J’ai développé spécifiquement des granulés de bagasse optimisés pour recevoir des aliments » explique-t-il. Transformé en plastique végétal, la bagasse garde la faculté d’être recyclée ou de se composter facilement. L’entrepreneur a déjà reçu pas mal de prix et de soutiens, et les commandes commencent à affluer, il espère arriver à une production de deux millions de bouteilles cette année ! Mais il continue tout de même ses recherches sur le plastique végétal autour des noyaux d’olives, des roseaux ou des pépins de raisins… l’avenir est prometteur !! En tout cas ce nouveau procédé pourrait bien intéresser les grands groupes qui savent bien qu’au plastique, un jour ou l’autre, il va falloir renoncer…

Les Jardins de Mémoire : les cimetières de demain ?

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Déjà que ce n’est pas très gai… nous n’avons rien trouvé de mieux, surtout dans les grandes villes, que d’enterrer nos morts dans des lieux gris, froids, laids… les cimetières sont tristes à mourir (sans jeu de mots) et d’ailleurs peu de gens vont se promener près des tombes de leurs proches, tellement ces lieux sont affreux, sordides et déprimants ! Et pourtant on pourrait bien faire autrement… La preuve avec « Les Jardins de Mémoire » du Bono, sur le golfe du Morbihan : ici c’est au pied d’un arbre que reposent les cendres du défunt et que se recueillent les proches, apaisés par un lieu chaleureux et vivant, pas tout à fait comme les columbariums ! C’est en 1998 que Lionel Maguer a créé cet espace, pour au départ un ami qui avait souhaité faire déposer ses cendres autour d’un arbre dans un jardin. C’est alors que l’idée lui est venue de créer son entreprise et d’inventer un jardin cinéraire, un lieu unique en France, et même peut-être en Europe ! Depuis de nombreux arbres-mémoires ont été plantés… dans la verdure du jardin, avec la douceur de la rivière mitoyenne, le chant des petits oiseaux… Un millier d’arbres s’épanouissent ici dans ce jardin de presque 5 hectares. Au pied de certains, reposent les cendres d’une personne ou de plusieurs d’une même famille : chaque arbre est décoré selon le désir de la famille : photos objets, statuettes de Bouddha ou de saints, fleurs plantées et objets personnels… Des bancs et des chaises sont placés par-ci par-là pour s’asseoir et se reposer… tout est vert, naturel, joyeux… C’est coloré, il y a beaucoup de lumière quand il y a du soleil et le site est d’une beauté exceptionnelle. Même les cérémonies d’enfouissement des cendres au pied de l’arbre sont plus joyeuses, accompagnées de musiques, de chants, de décorations et parfois même de danses… Les jardins de Mémoire ou la douceur de mourir…

L’étang de Berre au patrimoine mondial de l’Unesco ?

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Depuis 2015 la municipalité de Martigues a lancé une action pour obtenir l’inscription de l’étang de Berre au patrimoine mondial de l’humanité établi par l’Unesco. On ignore souvent que l’étang de Berre est l’une des plus grandes lagunes d’Europe, avec un riche passé préhistorique et une présence humaine vieille de plus de 7 000 ans ! Hélas ce que l’on sait davantage c’est que l’étang est devenu une poubelle industrielle… Quand on arrive de nuit à Marseille et que l’on voit tous ces complexes pétroliers gigantesques avec toutes ces lumières, cela a un côté fascinant, un peu fantastique, comme de la science-fiction … mais derrière ce décor surréaliste se cache en réalité une pollution gravissime liée aux rejets industriels et urbains… Mais dernièrement, Gaby Charroux, le député-maire communiste de Martigues, a eu la bonne idée de vouloir proposer l’étang de Berre à la candidature au patrimoine mondial de l’Unesco. Parce que cet endroit est un site naturel d’une beauté inouïe à la biodiversité bien connue (plantes et animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins y évoluent), avant d’être abîmé par les hommes ! Ce classement aurait le mérite de « faire reconnaître la valeur universelle exceptionnelle de ce paysage à la fois naturel et culturel » et surtout de donner un nouvel élan à la protection de l’étang, même si ces dernières années beaucoup d’efforts ont été fait dans ce sens : un groupement d’intérêt pour la réhabilitation de l’étang de Berre y travaille depuis 17 ans ! La candidature sera d’ailleurs déposée dans la catégorie « mixte » c’est-à-dire moitié culturel, moitié nature tant ce joyau provençal regorge de richesses ! Une association a été créée : « Etang de Berre, patrimoine universel » et tout récemment le célèbre réalisateur de l’Estaque qu’on adore Robert Guédiguian a été nommé « Président d’honneur des ambassadeurs de l’étang de Berre » afin de soutenir cette candidature. La procédure est longue : on aura la réponse à l’été 2020… D’ici là la prochaine étape c’est 2018, date à laquelle le dossier sera présenté au Ministère de l’Environnement. Mais vous pouvez d’ores et déjà soutenir cette candidature sur le site candidature-etangdeberre.org. Chez Marseille Vert on a signé ☺

Hélène Médigue, passionnée de nature humaine

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Si vous avez déjà entendu sa voix, vous n’avez pas pu l’oublier, douce, délicate, chaude, suave… Le grand public la connaît pour son rôle de « Charlotte » dans la célèbre série populaire marseillaise Plus belle la vie mais Hélène Médigue a bien plus d’une corde à son arc ! Curieuse et goûteuse de la vie, l’actrice a grandi dans une famille aimante avec un frère autiste qui a eu un rôle déterminant pour elle : « Je n’aurais jamais été qui je suis si je n’avais pas eu le regard de mon frère sur le monde » confie-t-elle. Après de belles études de théâtre et de comédie – le Cours Florent et le Conservatoire Supérieur de Paris –, elle va jouer dans de nombreuses pièces avec les plus grands metteurs en scène : Georges Wilson, Hans Peter Loos, Patrice Kerbrat, Gildas Bourdet, Bernard Murat, Stephen Meldegg, Stéphane Hillel… Autant de talents au cinéma puisqu’elle tourne avec Stéphane Brizé, Philippe Harel, Steve Suissa ou Cédric Klapish et on la voit dans de nombreux téléfilms aussi. Mais en 2013 Hélène décide de passer à la réalisation et à la production avec son premier court métrage de fiction C’est pas de chance, quoi ! Et de la chance elle va en avoir dans ce métier aussi car elle réalise un premier documentaire, Le Temps de l’écoute, un sujet passionnant sur la disparition de la médecine générale… Tout un symbole de société : plus on se spécialise plus on se déshumanise… Et comme tout l’intéresse, l’écologie ne peut pas la laisser indifférente : « J’ai toujours été très sensible à l’environnement, l’agriculture industrielle est un non-sens quand on sait qu’on a épuisé les ressources de la terre… » s’alarme-t-elle. C’est en lisant un article sur Maxime de Rostolan dans Le Monde qu’elle pense tout de suite : « Je vais faire un film sur lui » ! « J’ai eu immédiatement l’intuition que cette association allait exploser, le modèle agro-écologique qu’il propose est tellement pertinent, intelligent » s’enthousiasme-t-elle !! Alors, c’est parti, Hélène va suivre pendant une année le créateur des Fermes d’Avenir et toute l’équipe de ce magnifique projet qui participe activement au monde de demain… Le titre du documentaire parle de lui-même : On a 20 ans pour changer le monde… Un film que chez Marseille Vert nous attendons avec impatience et dont nous reparlerons !!! Il ne restait que l’écriture qu’Hélène n’avait pas touchée… c’est fait avec son récit Entre deux vies. Un pur bonheur ! Elle se raconte avec pudeur mais franchise, c’est touchant, émouvant. On y découvre une femme hyper sensible, cultivée mais avec aussi une énorme intelligence de vie, toute simple, quelqu’un de subtil et généreux qui aime la vie et la dévore, et qui nous fait rire et pleurer comme savent faire les grandes actrices !

Des champignons « made in Marseille »

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On connaissait les champignons de Paris, voici les champignons de Marseille !! Déjà connue à Bruxelles ou Montréal, c’est la première fois qu’on pratique cette culture à Marseille et en plein centre ville !… Cette idée géniale vient de Maxime et Nicolas : faire pousser des champignons dans du marc de café ! Géniale parce qu’en plus c’est un projet d’économie sociale et circulaire : on récupère le marc de café produit à Marseille (7 600 tonnes par an qui sont gaspillées) qu’on utilise comme substrat de production de pleurotes pour enfin les commercialiser en circuits courts : restaurateurs, chefs, épiceries paysannes et bio… Emballés dans du biodégradable et consommés à Marseille, l’aventure est zéro déchet ! Il faut savoir que sur 1 kilo de café seulement 2 grammes finissent dans notre tasse, le reste fabrique du marc… Il ne leur reste plus qu’à investir des lieux souterrains inexploités au cœur de la ville et fini d’importer des pleurotes de Chine ou d’Europe de l’Est : on les produit chez nous ! Le marc est parfait pour faire pousser des champignons : il suffit de l’ajouter à de la paille récupérée chez les paysans du coin et à du mycélium de pleurote dans un boudin en plastique (c’est le seul déchet produit !), d’avoir une température entre 14 et 25 degrés, 15 jours d’obscurité à 90 % d’humidité et le tour est joué !!! Des pleurotes, paraît-il, haut de gamme, ultra frais, charnus et savoureux… il ne nous reste plus qu’à goûter ☺