Depuis plus de vingt ans l’artiste sud-coréen Myoung Ho Lee photographie les arbres du monde entier ! Pour cela il passe des heures et des heures à marcher en campagne à la recherche d’une nouvelle perle, même si pour lui chaque arbre est extraordinaire. Il parcourt surtout les champs, clairières et prairies de son pays natal, la Corée du Sud, en quête d’arbres esseulés et imposants, parfois vivants, très verts, d’autre fois gris et agonisants, mais toujours dans une nature très épurée, presque vide dans laquelle l’arbre est le centre du monde. Son procédé est très simple et pourtant renversant : il tend un écran blanc derrière l’arbre qu’il a précautionneusement choisi, ce qui l’isole dans son environnement naturel sans le déplacer pour ne surtout pas le déraciner… Il lui suffit d’étendre un simple drap blanc derrière l’arbre en question, ce qui repose sur une énorme économie de moyens, une pratique artistique on ne peut plus écolo ! Il s’assure juste que l’arbre est bien au centre de l’image et il met en scène et photographie celui-ci comme s’il faisait poser un mannequin pour le valoriser le plus possible. C’est le temps sa matière première : il met environ un an à réaliser un seul cliché : le temps de trouver le bon arbre, ensuite il l’observe sur les quatre saisons et enfin il détermine le meilleur moment pour le photographier et choisit l’angle qui va le montrer dans toute sa beauté. Le résultat est incroyable : esthétique, méditatif, poétique… pour les amoureux des arbres, une pure merveille 🌳

Et si on s’inspirait du « prince des nuées » de Baudelaire pour vivre autrement ? Déployer sa vie comme un albatros : voici enfin l’ouvrage tant attendu de Deborah Pardo, scientifique marseillaise, membre de la prestigieuse Société des Explorateurs Français, docteure en écologie des populations, spécialiste des albatros d’Antarctique, élue Top 20 des femmes innovantes, conférencière environnement, co-fondatrice des regrettées Earthship Sisters… la liste est longue ! Dans cet ouvrage l’auteure nous propose de nous déployer, de prendre davantage d’envergure dans nos vies, à travers le récit de son histoire personnelle et celui de son animal passion, l’albatros. C’est toute l’originalité et la force de ce livre, d’avoir su raconter trois histoires en parallèle : une introspection personnelle (petite marseillaise fille de migrants, brillante étudiante ambitieuse, femme de science cheffe d’entreprise et maman de deux enfants) ; un récit d’exploration à la fois scientifique et poétique avec les enseignements symboliques qu’elle tire des albatros (eux qui volent avec grâce dans des mers de plus en plus inhospitalières, pourrions-nous les imiter ?) ; enfin un manuel de leadership environnemental (avec des conseils concrets, des actions individuelles ou collectives à mener pour contribuer à la protection de l’environnement). Définitivement optimiste, la scientifique refuse de se focaliser sur les désastres écologiques actuels – sans les nier toutefois – pour mettre en avant la capacité de résilience des humains à s’adapter, à trouver toujours un nouveau chemin pour survivre, se réinventer comme tout être vivant. Cette confiance inébranlable dans l’Homme comme dans l’avenir encourage le lecteur non seulement à ne pas désespérer mais aussi à œuvrer. Deborah nous donne des clés pour agir, changer le monde et nous réconcilier avec notre maison : la planète Terre. Alors si vous trouvez le monde incertain et compliqué, lisez ce livre qui pourrait bien être le livre de l’été !

« Déployer sa vie comme un albatros », illustrations Amandine Comte, Tana éditions, 2025 🌎

Donnez à votre argent le pouvoir de changer le monde et devenez acteur du changement ! Fondée en 2022 par Lucas Rochette-Berlon avec toute une équipe de jeunes soudés et engagés dans le nouveau monde à construire, Bancoop est une nouvelle vraie banque coopérative qui propose des produits et services financiers avantageux, inclusifs et équitables, accompagnés d’une politique d’investissement transparente et pérenne, axée sur des projets à impact écologique et social positif. Parce qu’ensemble « nous pouvons construire une finance transparente, éthique et durable, loin des grandes institutions financières traditionnelles qui continuent de financer des projets destructeurs pour la planète et la solidarité »… Aujourd’hui Bancoop c’est déjà 1 000 sociétaires, 8 salariés, près de 40 projets écologiques et solidaires financés et plus de 1 400 000 euros collectés auprès des sociétaires. Une offre de différentes parts sociales est proposée selon les possibilités et les besoins des sociétaires mais toujours dans le respect des valeurs coopératives et éthiques de l’établissement qui font que les sociétaires sont actionnaires et copropriétaires ou que l’on applique le principe d’« une personne égale une voix »… Et peut-être le plus important c’est que Bancoop proposera bientôt un compte courant avec carte « bois » VISA, suivi de son impact personnel, cas-back sur des marques écoresponsables, et autres… Vous pourrez alors faire entrer l’inclusion sociale et la transition écologique dans votre quotidien. Une liste d’attente est en cours sur leur site 🍀

www.ban.coop

En référence à la Symphonie du Nouveau Monde d’Antonín Dvořák, l’Orchestre du Nouveau Monde est né il y a quelques années d’un besoin unanime de donner du sens à la pratique musicale. Ainsi l’ONM, dirigé par Etienne Jarrier (chef d’orchestre on ne peut plus engagé !) et rassemblant une centaine de jeunes en fin d’études de Conservatoires Régionaux ou Nationaux, est un orchestre militant pour la justice sociale et climatique en France. Loin des salles prestigieuses, l’orchestre se produit un peu partout dans la rue, dans la nature ou sur des places emblématiques afin de militer pour une société plus juste et notamment plus écologique. Leur mission de sensibiliser un large public grâce à la musique est une nouvelle forme de discours où l’art est la caisse de résonnance d’un message engagé. A travers diverses performances (concerts, interventions en milieu scolaire, conférences…), l’orchestre tente de déclencher des réflexions, d’inciter à passer à l’action et de participer à la constitution d’un mouvement commun d’espoir et d’ambition. En 2022, une semaine avant les législatives, l’orchestre a fait un chœur très remarqué devant l’Assemblée Nationale, en 2024 l’ONM fait le buzz en jouant une parodie de « Maréchal nous voilà » devant le siège du RN, dernièrement ils ont joué sur la neige en Savoie pour le film « Glacier » des activistes Camille Etienne et Solal Moisan qui porte sur la fonte des glaces… Spectaculaire, poétique, émouvant et très écolo on adore 🌎

www.orchestredunouveaumonde.fr

Créée en 2016 par l’association CCFD-Terre Solidaire, la Fondation Terre Solidaire a pour mission d’accélérer la transition écologique et solidaire partout dans le monde et en particulier en France. Elle agit face aux deux défis majeurs de notre temps : la dégradation massive de notre environnement (biodiversité et climat) et la nécessité de construire une société plus juste et plus responsable (justice sociale et solidarité). Ainsi elle soutient financièrement des projets qui vont prendre en compte les limites de la Terre tout en favorisant une société plus respectueuse de la nature, des femmes et des hommes. Reconnue d’utilité publique, la Fondation est également « abritante » c’est-à-dire qu’elle accueille des fondations créées par des particuliers, des associations ou des entreprises afin de rassembler une communauté d’engagements soucieuse de trouver des solutions concrètes (Actes, Le Passage, Le Tilleul, Pour un Monde Nouveau…). Ces solutions concrètes couvrent un large domaine puisqu’elles consistent à penser le monde de demain (recherches et études), innover et expérimenter (nouveaux projets coopératifs), reproduire ailleurs (dupliquer les nouvelles méthodes) et influencer (porter les propositions citoyennes dans le débat public). La dernière initiative soutenue par Terre Solidaire c’est Viseta : « Et si l’on refaisait tourner nos moulins » ? Le projet lancé par deux ingénieurs en aéronautique dans les Hautes-Pyrénées est d’installer une turbine en bois à destination des quelques 80 000 moulins à l’abandon en France ! Cela permettrait tout simplement de produire l’énergie que l’on consomme. Alors si vous avez un beau projet n’hésitez pas à leur proposer 🌎

www.fondation-terresolidaire.org

La finance et l’écologie ne font pas toujours bon ménage… mais ils peuvent aussi se réconcilier. Avec Homaio – du joli nom de l’oiseau mythique iranien qui ne se pose jamais sur le sol, dort dans le vent et veille sur la terre et ses habitants – le marché carbone s’ouvre aux particuliers concernés par l’écologie mais encore faut-il y comprendre quelque chose ! Qu’est-ce que le marché carbone exactement ? Jusqu’à présent un marché d’échanges de quotas européens un peu technique, opaque et mal connu… c’est donc tout le travail de la start-up que de le rendre accessible et transparent pour le démocratiser. Marché régulé mis en place par l’Union Européenne, il vise à limiter les émissions de gaz à effet de serre des entreprises en leur attribuant un nombre limité de droits à émettre du CO2. Ce nombre de quotas d’émission étant plafonné et en diminution chaque année, cela pousse obligatoirement les industries à devenir plus vertes (contrairement à la compensation carbone qui permet de payer sa pollution). Finalement c’est simple : Homaio vous propose d’investir dans ces « permis CO2 » dits aussi « actifs climatiques » pour placer de l’argent (le marché a pris une valeur de 25% par an sur les dix dernières années) tout en faisant du bien à la planète ! Et la plateforme rend l’investissement vert très accessible puisqu’il y a des options à partir de 1 000 euros avec une période de détention minimale de 6 mois. Bien sûr aucun rendement n’est garanti et il y a toujours des risques à faire « joujou » avec ses sous mais si vous êtes joueur vous pouvez toujours vous renseigner auprès de l’équipe d’Homaio, à votre disposition pour plus d’explications… Ainsi la finance peut être une solution en orientant les capitaux vers des projets durables, elle peut accélérer la décarbonation et encourager l’innovation verte. Alors bien sûr ce n’est pas la finance du carbone qui nous fera sortir du capitalisme vert ou du capitalisme tout court (contrairement à l’économie de la décroissance par exemple) mais s’il peut permettre aux citoyens via leurs placements financiers de participer à la lutte contre le réchauffement climatique c’est déjà ça 🌎

www.homaio.com

Voilà l’histoire d’une belle reconversion agricole ! Depuis trois ans, le maraîcher en bio Didier Salgado, installé à Pollestres, dans les Pyrénées-Orientales, expérimente la production d’agrumes, de mangues, de bananes et d’avocats sous serre. Lancée en 1961 par son père et son oncle, l’exploitation familiale de 6 hectares au Mas de La Devèze était au départ dédiée à la culture de tomates hors-sol sous serres chauffées… En 1998 quand il reprend l’exploitation Didier décide d’abandonner le chauffage, de se me mettre à la culture en pleine terre et de passer en bio pour faire pousser ses tomates mais aussi des aubergines, des courgettes et des concombres. Mais ce n’est pas tout car l’agriculteur, après un stage chez un pépiniériste local, décide de se lancer dans la culture de fruits exotiques bio (bananes, mangues, avocats) avec une technique rare et innovante : l’utilisation de la musique pour le bien-être des plantes ! Pas besoin de produits phytosanitaires avec de jolies notes (et aussi quelques insectes) les fruits se portent à merveille. Chaque jour il diffuse une sélection de notes musicales dans ses serres le matin et le soir pendant environ dix minutes. Ce procédé, dit-il, renforce les plantes et la qualité de ses fruits est incroyable si l’on en croit ses très fidèles clients. Si vous voulez goûter, Didier vend sa production sur un stand au bord de la route à l’entrée de son domaine… Quand la musique protège les plantes, on adore 🥑🥭🍌

POLLESTRES / DOMAINE DE LA DEVEZE / SEMAINE DES ALTERNATIVES /

POLLESTRES / DOMAINE DE LA DEVEZE / SEMAINE DES ALTERNATIVES / GERARD LLORCA /

Les chats et les livres… une grande histoire d’amour, la preuve avec le nombre de grands écrivains qui ont vécu et écrit avec leurs chats ! Depuis 2021 Mon Chat Pitre en plein centre d’Aix-en-Provence propose un concept inédit : une librairie avec des chats qui se baladent partout au milieu des rayons… ils déambulent, somnolent, réclament des caresses… pour le plus grand bonheur des lecteurs. Tous les pensionnaires, parrainés par des célébrités (dont Philippe Geluck bien sûr, le créateur de la célèbre BD « Le Chat ») ont été adoptés en refuge, certains ayant été plusieurs fois abandonnés, tous s’entendent très bien entre eux et semblent revivre dans cette nouvelle maison. Le but de la journaliste Solène Chavanne qui a ouvert ce lieu est d’inciter à l’adoption, de donner envie aux clients d’avoir un chat chez eux après avoir goûté à leur présence, leur calme et leur sérénité dans la librairie car les fidèles forcément s’y attachent ! La libraire effectue un travail important de sensibilisation à l’adoption en aidant ses clients à trouver leur perle rare dans un refuge mais aussi sur les réseaux sociaux de la librairie en publiant grand nombre d’informations sur les chats qui attendent leurs adoptants. Ainsi les chats de Mon Chat Pitre sont devenus les ambassadeurs des chats de refuge. Et puis même si la librairie est généraliste, elle propose quand même de nombreux ouvrages et produits dérivés autour des petits félins, les rois du magasin. En espérant que le principe se développe et fassent des petits chatons un peu partout en France 🐈

www.monchatpitre.com

On en a bien besoin par les temps qui courent de cette agriculture dite « régénérative »… Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Gaëlle Bonnieux et Claire Wills Diquet ont la réponse ! Elles ont toutes les deux quitté Paris et leurs jobs salariés pour créer (après plusieurs formations) leur propre ferme dans le Calvados : la Ferme GonneGirls, une ferme à taille humaine, diversifiée, créée uniquement par des femmes et dédiée à l’agriculture régénérative. Le but de cette agriculture est globalement de régénérer les sols appauvris et la biodiversité menacée tout en produisant sur le site. Elle vise à réhabiliter et à améliorer l’ensemble de l’écosystème d’une ferme du point de vue de la durabilité, y compris l’amélioration de la santé humaine et de la prospérité économique. Il s’agit d’une méthode d’agriculture qui accorde une grande importance à la santé du sol et qui améliore les ressources (sol, eau, biodiversité) qu’elle utilise. En s’inspirant de l’agriculture de conservation des sols, l’agriculture régénérative s’assure que le sol soit constamment couvert par des végétaux ou résidus de cultures antérieures pour protéger la surface des sols et conserver l’humidité et la diversification des cultures avec des rotations longues ainsi que le non labour sont des pratiques fondamentales pour stocker du carbone dans les sols et restaurer la biodiversité. Ensuite et évidemment, l’agriculture régénératrice est alignée avec le cahier des charges de l’Agriculture Biologique, ce qui exclut toute utilisation d’intrants chimiques, et Gaëlle et Claire réduisent également le plus possible l’utilisation d’énergies fossiles : « Nous considérons l’agriculture régénératrice comme une solution prometteuse pour lutter contre le dérèglement climatique, car elle permet de séquestrer du carbone dans les sols, d’améliorer le cycle de l’eau et de préserver la biodiversité » expliquent-elles. L’agroforesterie fait aussi partie des pratiques régénératives. Depuis leur installation en 2020 elles ont planté 400 arbres fruitiers et plus de 2 000 arbres pour reconstituer les haies, améliorer la capacité de rétention d’eau des sols, offrir de l’ombrage aux animaux et toujours encourager le développement de la biodiversité. Ce modèle est aussi une réponse à l’hyper spécialisation de l’agriculture intensive qui a séparé l’animal du champ… à la ferme, elles ont réintégré l’élevage (de poules notamment) pour nourrir le sol mais avec un grand soin pour le bien-être de tous les animaux et le respect de leur cycle de vie naturelle. Ainsi les poules pondeuses ne partent pas à l’abattoir mais en maison de retraite 💚

www.gonnegirls.farm

Elles portent le nom du serpent mortel, le mamba noir… L’unité anti-braconnage des Black Mambas est une unité composée uniquement de femmes gardes-forestiers créée en 2013 dans le but de protéger la faune sauvage en Afrique du Sud, particulièrement dans les régions de la réserve naturelle de Balule et du parc national de Kruger. Le groupe qui avait commencé avec six membres, en compte aujourd’hui pas moins de 36. Toutes des femmes entre 20 et 30 ans recrutées dans les communautés pauvres d’où viennent le braconniers… elles pourchassent leurs frères en quelque sorte et sans aucune arme ! Chaque Mamba porte l’uniforme de garde-forestier et elles sont toutes formées au pistage et au combat mais elles travaillent à main nue : elles protègent les animaux en créant une présence policière visible et cherchent et enlèvent les pièges mis en place par les braconniers avant que les animaux n’aient été capturés. C’est une sorte de prévention même si elles ont permis l’arrestation de six braconniers et fermé grands nombres de leurs camps. Ainsi elles ont sauvé nombre de rhinocéros, girafes, éléphants… car depuis leur création elles ont réduit le piégeage de 76%. Pour cela elles ont reçu le Prix « Champions de la Terre » du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Elles sont devenues des héroïnes dans leurs villages… et dans le monde entier 🌎