Le 18 avril à La Haye, un Tribunal citoyen, non contraignant, a jugé la multi-nationale agro-alimentaire Monsanto pour écocide ! Bien sûr c’est un tribunal sans plaignant, procureur ni prévenu, né de la seule détermination de la société civile et il s’agit d’un jugement symbolique… mais qui a son importance car le Tribunal Monsanto a fait siéger de vrais juges et qui ont examiné de véritables chefs d’inculpation. L’objectif est de faire avancer les lois et de permettre ensuite à la société civile, à des avocats, à des juges de s’emparer de leurs conclusions. C’est une valeur pédagogique que l’on retrouve dans ce genre de Tribunal (déjà connu, comme par exemple le Tribunal international des crimes de guerre Rusell-Sartre pour dénoncer la politique des Etats-Unis pendant la guerre du Vietnam) – avec le vœu inavoué que les pays renoncent à la culture Monsanto comme l’a fait en 2016 le Burkina Faso à la demande des paysans, avec les résultats fabuleux que l’on commence à découvrir. Et puis s’il ne s’agit pas d’un « vrai » jugement mais d’un « avis consultatif », celui-ci a été rendu depuis un lieu emblématique : La Haye, là où siègent la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice… Le jugement certes symbolique, a été particulièrement sévère pour Monsanto jugé « engagé dans des pratiques ayant un impact sérieux et négatif sur le droit à l’environnement sain » et coupable « d’écocide et d’atteinte aux droits humains ». Ainsi les juges reconnaissent deux concepts juridiques qui n’existent pas encore en Droit : la dignité des générations futures et l’écocide définit comme « l’atteinte à l’air, à l’eau, aux sols, autrement dit l’atteinte aux conditions même de vie sur Terre ». Puissent très vite ces deux accusations être définitivement reconnues en Droit pénal international.

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