On entend souvent dire qu’après une journée stressante ou éreintante, prendre un bon bain chaud permet de relaxer et de se détendre. Mais il existe une autre forme de bain qui procure plus de bienfaits sans vous obliger à avoir une baignoire et à devoir consommer une énorme quantité d’eau ! Le Shinrin-Yoku, littéralement « bain de forêt », est né au Japon dans les années 80, mais les avantages pour la santé de cette activité consistant à passer du temps en forêt sont reconnus dans d’autres cultures. Cependant, seul le Japon a fait de cette pratique une pierre angulaire de sa politique de médecine préventive. C’est l’Agence des Forêts Japonaise qui a la première introduite le terme Shinrin-Yoku au début des années 80. L’idée était d’inciter les japonais à se promener en forêt et à éveiller les sens du corps aux nombreuses interactions que le milieu forestier offre. L’Agence reconnaissait cette pratique comme une véritable hygiène de vie, mais aucune étude scientifique sérieuse n’avait encore été publiée qui pouvait justifier le sentiment de calme et de bien-être ressentis par les personnes pratiquant le Shinrin-Yoku. Il faudra attendre le milieu des années 90 pour voir apparaître les premières études scientifiques sur les effets physiologiques de la pratique du Shinrin-Yoku. En 1995, Miyazaki et Motohashi ont été les premiers à mesurer les effets physiologiques de la pratique du Shinrin-Yoku. Plonger dans la nature, enlacer un arbre et respirer… ils ont observé que des sujets qui passaient 40 minutes en forêt le matin et l’après-midi voyaient une diminution de la tension, la dépression, l’anxiété, la fatigue et la confusion. De plus, leur taux de cortisol salivaire avait diminué par rapport aux conditions de laboratoire, ce fut la première fois que l’effet déstressant du Shinrin-Yoku était mesuré. D’autres études sont venues compléter les recherches par la suite : on peut citer la diminution du taux de glucose dans le sang chez 87 diabétiques ayant pratiqué des séances de Shinrin-Yoku sur une période de 6 ans ou une augmentation de l’activité des cellules tueuses naturelles et du taux d’immunoglobuline dans le sang de 20 étudiants ayant passé huit heures en forêt. Les effets psychologiques de la pratique du Shinrin-Yoku ont également été mesurés : un meilleur sentiment de vivacité et une baisse de l’hostilité et de l’état dépressif durant la journée de sortie en forêt comparée au jour de contrôle, c’est-à-dire sans sortie en forêt. On a tout à gagner à nous baigner en forêt et pas seulement au Japon !

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