L’équipe municipale d’Albi a officialisé début 2016 un défi ambitieux : parvenir à l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2020. Une première en France pour une ville de cette taille (51 000 habitants). La production agricole dans un rayon de 60 km devra être en capacité de répondre aux besoins de la population. Une utopie qui vise surtout à faire bouger les mentalités et à favoriser les circuits courts. « Je ne veux pas interdire les produits qui viennent de plus loin, rassure Jean-Michel Bouat, l’adjoint au maire en charge du dossier, mais le bilan carbone doit être l’affaire de tous ». Pour ce faire, premier acte, la ville est en train d’installer des néomaraîchers dans la commune, en bordure du Tarn, dans une vaste friche verdoyante non constructible de 73 hectares située tout près du centre-ville. La Mairie, propriétaire, loue des petites parcelles d’environ un hectare à des néomaraîchers volontaires, qui se lancent dans la profession. Le loyer est raisonnable (70 euros par hectare et par an) mais les règles sont strictes : du bio, rien que du bio. Et les techniques de permaculture permettent des rendements suffisants. Les clients doivent être locaux, en circuit court : paniers, vente en ligne, écoles… Pour l’instant, 8 hectares ont été rachetés et 7 emplois créés. Ensuite, deuxième acte : Les Incroyables Comestibles partent à la conquête de la ville ! Ce sont ces jardiniers d’un nouveau genre qui œuvrent partout dans le monde pour que les fruits et les légumes réinvestissent l’espace public et puissent être cueillis librement. Les bénévoles albigeois sont déjà à l’initiative de plantations aux quatre coins des rues de la cité tarnaise en accord avec la Mairie. Lentement, les espaces verts entament leur mue… La réhabilitation des jardins ouvriers et des potagers délaissés chez les personnes âgées sera la prochaine étape et l’acte trois. Une plate-forme Internet devrait bientôt voir le jour pour mettre en relation des jardiniers volontaires et les propriétaires noyés sous les mauvaises herbes. Une manière de ne laisser aucun carré de terre à l’abandon. Enfin, quatrième et dernier acte : associer les agriculteurs et les distributeurs. Il faut arriver à retrouver tous les produits de l’agriculture locale dans la grande distribution aussi… Là, c’est pas gagné… « La grande distribution sera obligée de jouer le jeu des producteurs locaux, affirme Jean-Michel Bouat. On n’arrête pas une idée dont le temps est venu » ! Bravo Albi. Attendez-nous on arrive…

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